Les Garçons Trottoirs : Maîtres Chansonniers [ALBUM]

Les Garçons Trottoirs se sont formés il y a une quinzaine d’années et ont vu passer dans leurs rangs bon nombre d’auteurs et compositeurs de talent. Jean-René MOUROT, plus ancien membre, indique à ce sujet « On change de musiciens, on change d’instruments, on change de style, mais l’esprit du groupe reste le même : une bande de potes bons-vivants qui se marrent et qui envoient le boulet sur scène ».

Les Garçons Trottoirs, c’est, actuellement, quatre MCs (Maîtres Chansonniers bien sûr) :

• Gael MÜLLER alias WineCrust Miller à la Guitare électrique
• Jean-René MOUROT alias Jaja la Croche à la Fender Rhodes
• Marc-Antoine Schmitt alias Lucky Finger à la Basse électrique
• Maxime Domball alias Sticky Dee à la Batterie

« Jaja la croche et Lucky Finger partent à la recherche de musiciens. Ils tombent sur Sticky Dee, un ex-veilleur de nuit dans un hôtel de passes et WineCrust Miller, un ancien cuistot fraîchement sorti de désintox. Ensemble, ces Maîtres Chansonniers doivent réunir 24,87 Bitcoins pour acheter un milliard de vues sur YouTube. »

Voilà le scénario présenté par le quatuor pour l’album sujet de cet article : Maîtres Chansonniers.

Après 3 albums et un EP, c’est donc le quatrième album du groupe, il a été financé par une campagne de financement participatif sur Ulule ( https://fr.ulule.com/les-garcons-trottoirs-maitres-chansonniers/ ) terminée de manière fructueuse en juin 2022.

Maîtres Chansonniers est un nouveau disque empreint de plusieurs partis pris forts : premièrement, tous les morceaux ont été imaginés, composés, écrits et interprétés de manière égale par les quatre musiciens. Deuxièmement, tout doit être produit sur la même base d’instruments : un Rhodes, une batterie, une basse, une guitare, et leurs quatre voix. Enfin : le choix de l’autoproduction, en confiant la prise de son et le mixage des titres à Jean-René, afin d’avoir la mainmise sur la direction artistique, sans compromis.

L’album Maîtres Chansonniers est né d’une association à but lucratif ayant pour objectif de garantir à ses protagonistes l’acquisition d’une villa dans le Var. Accouplant des influences qui vont de la trap traditionnelle à la chanson française futuriste, ces quatre MCs instrumentés rock signent la prod ce nouvel opus. Explicit lyrics, certifié sans séquenceur. Toute ressemblance avec un autre groupe existant ou ayant existé ne serait que fortuite.

L’album Maîtres Chansonniers est constitué de onze pistes pour un total d’un peu plus de 34 minutes :

1. Egotrip (à la mode de Caen) (2min38)
2. Les nouveaux garçons (3min03)
3. La moula (3min41)
4. Joséphine (3min26)
5. Ça n’te manque pas (2min41)
6. Cap’tain (4min10)
7. Boule à facettes (2min53)
8. César (2min50)
9. Je t’emmerde et j’y crois (3min11)
10. Prends-le (3min27)
11. Sur le sable (2min17)

La première piste a déjà eu droit à son propre article : Egotrip (à la mode de Caen). C’est un morceau groovy qui évoque les années 80 et offre une perspective amusante sur la France en tant que pays rempli de chômeurs talentueux. Il se situe entre l’autodérision et la frime, et allie des influences allant de 8 Mile au Pôle Emploi. Les paroles sont une invitation à rejoindre les Maîtres Chansonniers.

Dans Les nouveaux garçons, Les Garçons Trottoirs posent leurs voix sur une instrumentale hip-hop oldschool aux accents jazz/funk. La chanson donne un aperçu de leur quotidien lors de la création de l’album et affirme leur indépendance.

La Moula est un titre symbolisant le renouveau du groupe qui rappelle le but lucratif de l’album. Il allie différents styles musicaux, tels que le reggae à la façon anglaise, le rap à la mitraillette, des refrains autotunés et une basse atypique, pour créer une recette improbable et délirante. Ce morceau est considéré comme un véritable appel à la subvention.

Joséphine est une déclaration d’amour tourmenté qui célèbre la liberté et la combustion des esprits et du temps. Le riff répété par le Rhodes et la basse créent une ambiance de journée sans fin, celle d’un fumeur de joints.

Ça n’te manque pas propose une poésie musicale et un voyage à travers un arrangement afro-cubain à la Bernard Lavilliers. C’est un interlude rafraîchissant, né d’un optimisme obstiné, avec également des références à Charles Aznavour et son titre Emmenez-moi.

Cap’tain mélange l’énergie du rock, la hargne du rap et une bonne dose de lyrisme pour décrire une épopée en mer. Il s’agit d’une complainte métaphorique du monde artistique en période de pandémie.

Boule à facettes est un titre rétro mais résolument destiné à la piste de danse disco. Il invite à se rafraîchir les idées dans une piscine onirique, une allégorie de l’extase ressentie sur scène.

César est une balade introspective qui nous invite à nous promener entre rêve et réalité dans une ambiance moite.

Je t’emmerde et j’y crois nous présente, entre Hard-Rock français et hip/hop, le témoignage décomplexé d’un punk devenu rappeur en 2021 afin de continuer à déranger.

Prends-le propose une instrumentale conçue par le groupe, dans un style de drill actuel.

Unique ballade de l’album, Sur le sable, valse mélancolique aux vérités insaisissables, rappelle la nature temporaire de la vie.

Pour conclure, nous avons là un album très sympathique, avec un petit côté Svinkels / Gérard Baste loin d’être déplaisant, au contraire si vous me connaissez un peu. En-tout-cas, il donne envie de voir nos quatre compères en concert. Ne les loupez pas s’ils passent vers chez vous !

Ecoutez l’album Maîtres Chansonniers sur YouTube :

Bastringue.fr est un média sans but lucratif, n’hésitez pas à partager notre article sur les réseaux sociaux afin de nous donner un coup de pouce.