Ninkasi Musik Lab : 111 & Jasual Cazz

Le Ninkasi Musik Lab (NML) est une association créée en 2016 et issue du réseau de bars Lyonnais Ninkasi dont le but est de promouvoir la scène musicale émergente en accompagnant une sélection de groupes tant sur le plan artistique que commercial comme la production de maquettes audio ou vidéo ou, et c’est ce qui nous intéresse, l’organisation de concerts. Preuve du sérieux de la démarche, les artistes sont rémunérés pour leurs concerts. La promotion 2023-2024 comporte huit projets dont Jasual Cazz et 111 font partie.

Cette année, le NML est orphelin du Kao, la salle emblématique du Ninkasi Gerland qui reviendra sous une nouvelle forme en 2025 et part en tournée dans l’agglomération lyonnaise dans plusieurs salles : le Transbordeur, le Marché Gare (quartier Confluence) et une dernière salle encore tenue secrète. Ainsi, le NML s’intègre dans l’écosystème culturel lyonnais.

Le mercredi 10 janvier avait eu lieu le premier concert du Ninkasi Musik Lab 2024 dans la salle du Transbordeur à Villeurbanne. Les performeurs de ce soir étaient les groupes Jasual Cazz (Jazz fusion) et 111 (Punk).

Les groupes

Jasual Cazz

Jasual Cazz est un trio fondé en 2016 et composé de Théo à la basse, Japhet à la batterie et de Estelle au clavier. Ensemble, ils produisent une musique mêlant jazz et électro.

111

111 est un autre trio qui fait du Rock et dont le premier double single est sorti en 2019. Il est formé par Emma au chant et la basse, Jules Barras à la batterie et Yvain Poncet à la guitare. Leur son est énergique et efficace.

La soirée

À 20 h, le Club Transbo se remplit doucement d’un public avide de découverte qui compose ainsi une ambiance feutrée avant l’envol du niveau de décibels.

À 20 h 16, la scène s’allume et le responsable du NML lance la saison en présentant l’association qui est fière de se lancer hors de ses murs originaux. Il annonce que plusieurs concerts issus de la promotion 2023-2024 se produiront au cours de l’année dans Lyon. Les artistes présents à chaque évènement sont réunis par thématique, selon lui Jasual Cazz et 111 sont bien différents, mais se rejoignent par leur esprit punk.

Jasual Cazz

20 h 20, Jasual Cazz s’installe sur la scène et démarre son set. L’intro est très douce et l’on est invité à se laisser porter par leur son. Le rythme de la batterie supporte les délicieuses lignes de basse sur lesquelles surnagent les notes acidulées du clavier.

À 20 h 26, le chanteur et bassiste prend la parole : le groupe est ravi d’ouvrir la saison et la soirée.

La musique reprend et la talentueuse claviériste transforme son instrument en synthétiseur, les sonorités éthérées de l’électronique se joignent au Jazz pour former ce mélange appréciable et novateur, tout droit venu de l’imaginaire futuriste des années 80. Le public ne boude pas son plaisir et vibre au rythme de la musique. Chaque fin de morceau est acclamée par la foule enjouée et conquise.

On avait vanté la maîtrise du clavier et le charisme de la basse, la batterie choisit son heure et s’est lancée à plusieurs reprises dans des solos magistraux qui ont enflammé la fosse. Le batteur est heureux d’être sur scène et nous le fait comprendre en déployant toute son énergie.

Les fondamentaux du rythme viennent agrémenter les sonorités électroniques modernes produisant ainsi un mélange musical dont on ne se lasse pas.

Vient alors le moment du solo de batterie, le moment clé du morceau phare de l’album.

Tout le public acclame ces minutes exceptionnelles.

Le bassiste profite de l’accalmie entre deux chansons pour proposer la suivante : Neutral qui parle des difficultés à rompre la routine. L’ambiance est plus calme, les notes ont le temps de résonner.

Japhet, le batteur, annonce la fin du set et présente Théo le bassiste ainsi qu’Estelle la claviériste dont c’était le premier concert. Il invite le public à danser pour le dernier morceau qui s’exécute volontiers.

Le set se termine à 21 h 07.

111

Une petite pause le temps de reprendre son souffle et de laisser les valeureux techniciens configurer la scène et 111 commence à 21 h 30 très exactement et n’est pas avare en BPM.

L’ambiance change vers le Punk Rock et cette fois-ci, il y a des paroles accompagnées de lourds riffs d’une batterie qui semble ignorer le sens du mot « repos ». La fosse a pu se reposer pendant l’entracte et reprend son entreprise de brulage de calories.

21 h 40 : La Chanson What’s You Gonna Do. La fosse comprend plus que bien le sens du mot « pogo ».

21 h 55 : 111 calme le jeu, mais pas le son qui devient plus lourd. Le thème musical reste omniprésent et lancinant.

À la fin du morceau, 111 nous laisse respirer et prend une petite pause puis repart vers 22 h 02 avec une partie instrumentale très entrainante.

La chanteuse et leader du groupe remercie le Ninkasi Musik Lab d’avoir sélectionné des formations comportant des femmes ainsi que l’industrie musicale locale de fournir des moyens et des opportunités et dénonce les pouvoirs politiques locaux pour avoir diminué ses aides. Elle nous donne rendez-vous le 21 février toujours au Transbordeur pour un nouveau concert avec d’autres groupes (non mentionnés).

La musique reprend avec une mélodie lancinante et persistante avant que la leader ne la recoupe pour annoncer que la température va monter assez fort dans le pit avec une augmentation substantielle du rythme. Les spectateurs qui ne transpirent pas sont extrêmement rares.

22 h 15, le set se termine.

Le Transbordeur a assisté à une prestation scénique très réussie de la part de 111 dont les musiciens étaient habités par leur musique. Mentions spéciales au charisme de la leader et au guitariste qui se contorsionnait autour de son instrument.

Nous remercions Le Cri du Charbon pour l’invitation et Le Transbordeur pour l’accueil.