Ella Beccaria de Toxic Frogs : l’interview !

Ella Beccaria de Toxic Frogs : l’interview !

Toxic Frogs fête ses 10 ans ! Le gang féminin de Celtic Punk investit La Rayonne le samedi 27 pour une soirée de concerts explosifs. Une décennie de riffs festifs et de communion avec le public, de leur formation en 2015 à leur EP Let Me Jump, célébrée en grande pompe en compagnie de Resto Basket et de Tagada Jones.

À cette occasion, j’ai pu interviewer un peu plus d’une semaine avant Ella Beccaria, fondatrice du groupe.

Présentation

Ella Beccaria, fondatrice, chanteuse, compositrice et violoniste de Toxic Frogs, trace sa route dans la musique depuis l’enfance. Formée au violon dès 4 ans, elle explore les styles musicaux, de la country avec le Phenix Country Band (récompensé comme meilleur groupe francophone), à la salsa, en passant avec le rock celtique de Celkilt, groupe finaliste de La France a un Incroyable Talent avec elle en 2013. En 2015, elle crée Toxic Frogs, un quintette féminin de Celtic Punk où elle mêle riffs puissants, mélodies celtiques et énergie scénique débordante. Elle y défend un engagement féministe fort, notamment avec le mouvement #MoreWomenOnStage.

L’interview

Cette interview a été réalisée via messages alors qu’Ella était encore en Grèce avec Toxic Frogs où elles ont joué lors de l’International Eressos Women’s Festival sur l’île de Lesbos.

Qu’est-ce qui t’a donné le goût de la musique et du violon dès l’enfance ?

J’ai commencé le violon très jeune à l’âge de cinq ans, il y a beaucoup de musiciens dans ma famille. Mon grand-père italien paternel était violoncelliste, les frères de ma grand-mère italienne, son épouse, étaient tous musiciens et avaient même enregistré un disque en Italie dans les années 30… Côté maternel également mon grand-oncle était violoniste, ma mère pianiste, mon grand-père chantait des airs d’opéra et aurait pu faire carrière. C’est donc vers le violon que je me suis tournée.

En parallèle de Toxic Frogs, tu explores différents styles. Que retiens-tu le plus de ces expériences ?

Concernant les différents styles dont tu parles, j’ai effectivement joué dans plusieurs groupes aux différentes influences. J’ai adoré jouer de la salsa pendant de nombreuses années sur Lyon. Ces années-là étaient magiques et festives, j’ai énormément appris de musiciens cubains, ou encore colombiens avec lesquels j’ai pu travailler. Tous ces échanges m’ont formé à la salsa et aux musiques latines, c’était une vraie passion. Il y a également eu une longue période avec la musique country, chapitre qui a duré 20 ans, avec notamment mon acolyte Pierre Lorry et le Phenix, groupe avec lequel nous avons beaucoup tourné sur les plus beaux festivals du genre. Puis plein d’autres styles enrichissants comme de la musique Malgache, et tant d’autres. Les musiques du monde et les autres cultures musicales sont un terrain de jeu inépuisable pour qui aime enrichir sa palette de jeu.

Y a-t-il un artiste ou un groupe qui a été une influence déterminante pour toi, tant musicalement que scéniquement ?

Tous les groupes avec lesquels j’ai pu jouer et partager la scène m’ont forcément apporté et c’est cela qui est beau. Avec le Voyage de Noz, même si cela n’a duré qu’une année, j’ai découvert la puissance des textes en français de Stéphane Petrier et de la finesse des arrangements, encore une autre façon de travailler en prenant le temps, bref que de belles expériences à chaque fois !

Plus globalement, qu’est-ce que tu écoutes ces temps-ci ?

En ce moment, j’écoute beaucoup Amy and the Sniffers ou encore Ecca Vandal que j’adore.

Vous êtes en tournée depuis quelques temps, est ce que toi tu as eu le temps d’aller à des concerts ?

Je n’ai pas trop eu le temps d’aller en concert et je regarde les concerts des groupes avec lesquels on partage la scène en festival. Cet été au Foreztival j’ai adoré Ultra Vomit et leur humour décapant, ils sont exceptionnels. On a partagé la scène cet été avec tellement de groupes, c’était génial !

Est-ce que tu as un souvenir de concert qui t’a marqué (ou plusieurs) ?

J’ai gardé un souvenir particulier du Festival Interceltique de Lorient où nous avons joué cet été, c’était émouvant pour nous de revenir là où nous nous sommes fait connaître il y a 10 ans sur le off. Un très beau moment devant une salle pleine à craquer ! Plein de visages connus et amis bretons étaient présents, c’était très fort. Et également le Foreztival en août ou nous avons ouvert pour le samedi à 18 h. En général, une ouverture n’est pas garante d’une foule démesurée ahah, mais là le public est venu et ça a été un feu absolu.

Toxic Frogs est engagé dans le mouvement #MoreWomenOnStage. Qu’est-ce que cela représente pour toi personnellement ?

Concernant le mouvement #MoreWomenOnStage, évidemment qu’avec Toxic Frogs nous sommes sensibles à ce sujet. Peu de groupes féminins dans le rock en France ou techniciennes du spectacle, on est fières d’être présentes sur scène et de démontrer que les filles aussi peuvent jouer du rock et d’autres styles. Ce n’est évidemment pas réservé à la gent masculine…
Je n’ai pas peur d’aborder des sujets qui me révoltent et me tiennent à cœur.

Comment abordes-tu les thèmes sociaux et féministes dans vos chansons ?

Pour les thèmes sociaux et féministes, rien n’est calculé lorsque j’écris les textes. Je fais avec mon inspiration du moment, au feeling, et bien souvent cela parle de mes propres expériences ou celles des filles même sur des sujets compliqués tels que les violences faites contre les femmes. Écrire est une façon de témoigner, même en anglais et également une thérapie.

Selon toi, qu’est-ce qui manque encore aujourd’hui pour que les femmes soient mieux représentées dans la scène musicale ?

Pour que les femmes soient mieux représentées dans la musique, il faut engager plus d’artistes féminines pour donner envie aux femmes de demain de se lancer sur scène. Entre autres choses bien évidemment. Et également que les programmateurs sexistes toujours en place pour certains, arrivent à se remettre en question en considérant que les femmes sont tout autant capables de jouer sur scène avec talent, fougue, proposition artistique, etc.

Quels sont les projets à venir pour Toxic Frogs ?

Concernant nos projets, nous sommes sur notre nouveau disque qui paraîtra en mars 2026 et bien sûr, nous sommes en pleine préparation pour notre anniversaire de nos 10 ans de scène qui aura lieu le 27 septembre à La Rayonne avec Tagada Jones et Resto Basket.

En plus de tout ça, est ce que tu as un rêve que tu aimerais réaliser ?

J’ai encore plein de rêves à réaliser, de belles scènes toujours plus importantes et continuer d’être heureuse sur scène, tu vois ça reste modeste. Mais réalisable 🤣

Merci pour ton temps ! 😊

Crédit Photo : Sylvain Foucaud, à La Voulte, Kiosques à musique 18 août 2023, tous droits réservés.

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Olivier

"La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil." - Friedrich Nietzsche