Décès de Quincy Jones, figure tutélaire de la pop mondiale
Le dimanche 3 novembre 2024, la nouvelle est tombée : Quincy Jones est décédé à l’âge de quatre-vingt-onze ans. La rédaction tenait à rendre hommage à ce personnage cultissime de la scène musicale mondial, à ce géant de la musique qui a permis à beaucoup d’entre nous de découvrir, apprécier et partager avec nos proches les musiques qu’il a révélées au monde. Merci pour tout, Mister Jones !
La Biographie
Né en mars 1933 à Chicago, dans l’Illinois, Quincy Jones est mort le dimanche 3 novembre 2024 à l’âge de 91 ans à Bel air, en Californie. Issu d’une famille modeste, dans un environnement peu propice à l’éducation, il trouve sa voie en pratiquant le piano et la trompette. Son père déménage à Seattle où il écume les clubs de la ville avec son ami Ray Charles, de trois ans son aîné.
Il obtient une bourse au Berkeley college of music de Boston puis rejoint, dès 1951, l’orchestre de Lionel Hampton ( célèbre vibraphoniste) comme trompettiste et arrangeur. Il découvrira aussi, pendant quatre ans, l’Europe et le monde entier. Il entrera ensuite dans l’orchestre de Dizzie Gillespie. Victime de problèmes raciaux, il s’envole en 1956 pour l’Europe et rejoint le conservatoire américain de Fontainebleau (direction Nadia Boulanger) pour parfaire sa technique de composition. Son spectre musical s’enrichit d’une couleur plus classique et sera influencé par des grands contemporains français et russes. Il fréquente aussi Michel Legrand, Piazola ou Lalo Shifrin.
En 1956, il est recruté par les disques Barclay (Mercury France) comme staff arranger pour Charles Aznavour, Henri Salvador et Jacques Brel. De retour aux USA, il assiste à la fin de l’ère des big bands, élargit ses horizons et devient directeur musical pour Mercury. Il arrange aussi bien des disques pour la star de l’époque, Franck Sinatra, rencontré lors d’une soirée de charité à Monaco en 1958. Mais aussi Barbara Streisand ou Tony Benett. Il composera aussi pour le cinéma à partir de 1964, notamment, pour les films de Sydney Lumet comme Le Prêteur sur gage. Et, pour la télévision, il composera la musique de L’Homme de fer, du Cosby show et, plus tard, grâce à sa société de production QDE, il produira, Le Prince de Bel Air, révélant le talent de Will Smith. Anticipant les modes, il passe aisément du big band, au jazz latino (Soul bossa nova), la funk, le disco de George Benson (Give me the nights) ou la pop, voire plus tard le hip-hop, avec l’album Back on the block. Ain no corrida, sur l’album The Dude, restera son plus grand succès personnel.
Figure tutélaire du jazz et de la pop mondiale
Sa rencontre avec Michael Jackson sur le film The Wiz sera décisive et ils produiront à quatre mains les disques à succès de la star montante chez le label Epic. Off the wall (1979) est teinté de funk et de soul façon Motown. Avec Thriller, il a décidé de clôturer la vague disco qui semble s’éterniser au profit d’une pop conquérante et rutilante. Il veut emmener Michael Jackson aux sommets, mélange de rythm and blues et du pur rock ‘n roll.
Homme de cœur, conscient des enjeux existants entre culture et humanisme, il soutiendra les mouvements anti-racistes et fondera, en 1986, le collectif Usa for Africa avec une vingtaine d’artistes prestigieux pour aider à la lutte contre la famine en Éthiopie. Il produit en 1985, le film La Couleur pourpre de Steven Spielberg. Il lancera aussi, dans les années 90, un magazine de hip-hop et culture urbaine : Vibe, son label musical QWest records (1980-2001) qui sera racheté par Warner et, plus tard, il co-fondera une SVOD QWest TV, qui met en avant la musique jazz et les musiques associées. Moins actif fin 2000, il signe, néanmoins la BO du film Lola en 2022 et il co-produira l’album Dawn Fm pour le chanteur canadien The Weeknd. Il sera ordonné chevalier de la légion d’honneur en 2001.
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