Festival SYLAK OPEN AIR 2023 : le compte rendu du Jour 2 (samedi 5 août)

Festival SYLAK OPEN AIR 2023 : le compte rendu du Jour 2 (samedi 5 août)

Après une bonne (mais courte) nuit de sommeil post première journée du SYLAK (compte-rendu du Jour 1), aujourd’hui, pas moins de onze groupes nous attendent pour cette deuxième journée de festival à Saint-Maurice-de-Gourdans ! Et, contrairement à hier, j’en ai déjà vu plusieurs.

  • Buy Jupiter de 11 h 30 à 12 h 00 (Death Prog – Lyon / FR)
  • Beyond The Styx de 12 h 30 à 13 h 00 (Hardcore Metal Crossover – Tours / FR)
  • Krav Boca de 13 h 30 à 14 h 10 (Punk Rap – FR/GR/MA)
  • Grade 2 (Street Punk – UK)
  • The Real McKenzies (Punk Rock – Vancouver / CA)
  • Nashville Pussy (Hard Rock – USA)
  • Walls Of Jericho (Punk Hardcore / Metalcore – USA)
  • Moonspell (Dark Heavy Metal – PT)
  • Sólstafir (Post Metal – ISL)
  • Sepultura (Thrash Metal – BR)
  • Kreator de 23 h 50 à 00 h 50 (Thrash Metal – DE)

Il est 11 h 25 lorsque j’arrive sur place (l’avantage du camping à même pas 500 m).

Buy Jupiter

C’est pile-poil pour Buy Jupiter qui attaque sur la grande scène une chouille en avance à 11 h 28 !

Fondé à Lyon en 2012, Buy Jupiter est une formation musicale de Death Metal Progressif Modern, ayant puisé son appellation d’une nouvelle éponyme signée Isaac Asimov. Cette histoire servira d’ailleurs d’inspiration pour une série de trois EPs. Les EP Departure, Crossworlds et Eclipse sont les volets d’une trilogie relatant l’épopée d’un groupe de travailleurs joviens exilés par-delà l’espace. Leurs influences musicales sont : Meshuggah, Textures, After the Burial, Veil of Maya, Between the Buried and Me, Opeth … Nous les avions vus au tremplin du Plane’R 2022 et également l’an dernier au warmup hellfest 2022.

Il faut croire que leur Metal extrême est un fort bon réveil matin ! En effet, malgré l’heure relativement matinale, le public est déjà bien présent sous le soleil pour profiter du son bien lourd ! Durant leur set, ils nous proposent deux nouvelles chansons à la suite ! Et, à 11 h 42, il ne reste plus que deux chansons : Obscured de leur dernier EP sur laquelle le chanteur qui a le bon goût de porter un t-shirt Metallica The Unforgiven, descend faire un tour dans la fosse où ça headbangue avec ferveur. À la fin de la chanson, il remercie les gens d’être là de si bonne heure, « Merci aux organisateurs et aux bénévoles » et applaudissements du public. La dernière sera Battle of Io (de leur premier EP), une chanson des plus épique ! Le chanteur descend de nouveau en avant de la fosse quelques instants avant de grimper sur le côté de la structure dans les cintres pour une fin à midi pile !

C’était du lourd auquel nous avons eu droit, j’aime beaucoup !

Beyond The Styx

Ecumant les routes d’Europe depuis 2011, Beyond The Styx (BTSTYX), venu de Tours, s’inspire d’un sombre et violent univers musical. À la croisée des chemins entre Hardcore, Metal & Thrash crossover, le quintet français a déchaîné les foules sur plus de 200 concerts, aux côtés de groupes de renom tels que : Terror, First blood, Nasty, Malevolence, Cold Hard Truth, Broken Teeth, Alea Jacta Est…

Suite à la sortie de son nouvel album studio : SENTENCE (enregistré et produit par Christian Donaldson : DespisedIcon, Get The Shot, Cryptopsy…), le mastodonte français exprime une volonté manifeste, authentique et incisive d’ouvrir les esprits aux travers qui rongent depuis trop longtemps une société moderne des plus décadentes.

« Notre histoire est-elle un éternel recommencement ? »

Voici le défi de BTSTYX : Incarner plus que le battement d’aile d’un papillon. Insuffler l’ouragan du renouveau !

Parcourir le monde sans compter la distance qui sépare le concert de ce soir au suivant, soutenir chaque scène locale pour qu’existe le Hardcore aujourd’hui comme demain, rassembler les foules pour défendre le respect à la différence, inviter chacun à s’interroger sur la dérive des valeurs de notre société contemporaine afin que notre réalité d’aujourd’hui ne devienne pas notre nouvel enfer de demain. Paré d’un line-up aguerri, BTSTYX enfonce le clou en mettant en exergue avec SENTENCE un torrent d’énergie live des plus enragés !

« Plus de frontières ! TRAVERSEZ LA RIVIERE ! »

Le groupe se décrit comme pratiquant du « Ghost Hardcore » et à 12 h 30 Beyond The Stix démarre à son tour à coup de double pédale dans la face afin de bien faire rentrer son Metalcore saupoudré de Death pour une fin à 13 h, suivie d’une petite bande son eurodance.

Krav Boca

Krav Boca est un groupe indépendant de Punk Rap Metal français, grec et marocain, formé à Toulouse en 2014 et qui a cinq albums à son actif, dont Pirate Party le dernier opus sorti en 2022, qui ont tous la particularité d’être en téléchargement libre et gratuit. Composée de neuf membres, la formation compte trois chanteurs, un mandoliniste, un batteur, un guitariste, un bassiste et deux performers. Sur scène, les membres du groupe apparaissent cagoulés, maquillés et parfois déguisés. Proche du mouvement punk et attaché à un mode de fonctionnement DIY, le groupe se produit partout en Europe, autant dans les squats que dans les grands festivals. Une des devises du groupe est : « No Racism, No Sexism, No Homophobia ».

Nous avons droit à un vrai spectacle de cirque moderne sur scène l’un avec un masque étrange jouant avec du feu entre ses mains, un autre faisant des étincelles sur son bras (avec une meuleuse sur une plaque de métal accrochée à son avant-bras), une acrobate dans un cerceau suspendu… Le tout sur une musique des plus rythmée.
La prestation prend fin à 14 h 05 sur des remerciements.

En somme, ce fut une belle performance sur scène que nous pouvons résumer en étincelles, latex et cagoules !

Grade 2

Grade 2 est un groupe en mission. Jack Chatfield et ses copains sont bien décidés à faire connaître à une nouvelle génération les exaltations enfiévrées de la mouvance punk des origines. Les trois garçons en colère, originaires de l’île de Wight, se sont fait les dents depuis leurs 14 ans sur des reprises bien senties du répertoire, avant de publier trois albums qui ont imposé le respect de leurs pairs. Ils sont au SYLAK pour défendre leur nouvel album éponyme enregistré à Los Angeles dans les Shipwreck Studios de Tim Armstrong sous le label Hellcat et la tutelle du chanteur leader de Rancid.

À 14 h 38, Grade 2 attaque et 2 mn plus tard déclenche un Circle Pit ! Le trio est très efficace !
Le groupe fête ses 10 ans et le public a chanté « Happy Birthday Grade 2 » juste avant de déclencher un encore plus gros Circle Pit. Ils rappellent qu’ils viennent de sortie un nouvel album et demandent au public de chanter « Tonight we gonna leave her behind oh yeah » puis « Oh I’m so tired of it ». La prestation prend fin à 15 h 18.

Ce fut du bon punk à l’ancienne sans aucune doute plus calme que leurs prédécesseurs, mais tout à fait plaisant pour moi.

The Real Mckenzies

Les Real McKenzies, malgré leur patronyme, ne sont pas écossais de nationalité, mais bien canadiens, bien que Paul McKenzie (le chanteur et créateur de la formation) soit un descendant direct d’immigrants écossais au Canada. Celui-ci, forcé dès son jeune âge à chanter des chansons traditionnelles écossaises et à s’habiller en kilt par ses parents, décide de « prendre sa revanche » en formant un groupe punk et rock. De 1978 à 1992, Paul joue dans plusieurs groupes et fini par former les McKenzies durant l’année 92. Influencés par Robert Burns, le Barde de l’Écosse, et d’autres groupes de l’époque (entre autres NOFX et Rancid, avec qui ils sont allés en tournée, et Dropkick Murphys, leur alter ego Irlandais venant de Boston), ils ont un style particulier mêlant agréablement les instruments et les traditions (kilt et cornemuse vs. tatouages et guitare électrique) du Punk Rock et de la culture écossaise.

Depuis la parution de leur nouvel album, Two Devils Will Talk, en 2017, ils sont constamment sur la route pour un ceilidh sans fin (un ceilidh est un événement social écossais qui comprend de la musique et de la danse folkloriques traditionnelles).

À 14 h 48 Here we go avec The Real McKenzie ! Malgré la nationalité canadienne du groupe, son leader Paul McKenzie met en lumière ses racines écossaises (étant issu d’une famille d’immigrants écossais) et son enthousiasme pour la navigation, ce qui transparaît au cœur de leurs compositions musicales.

Ils jouent The Night the Lights Went Out in Scotland puis une chanson en souvenir de ceux déjà partis et sur le titre suivant, une chenille s’est formée dans la foule. Puis un « We salute … » pour ceux tombés durant les 2 guerres pour la France et le Canada : The Lads Who Fought & Won. À 16 h 13, le chanteur fait s’asseoir le public pour former une équipe de rameurs ! Nous avons eu également des titres comme Drink Some More et Chip. Et à 16 h 28, c’est déjà la fin.

Je les ai vus pour la première fois en janvier dernier là encore chez les copains du Rock N’Eat. Nous avons eu droit à des chants de la mer, des chants de marins punkisés rugissants et d’hymnes des Highland et je ne sais pas pour vous, mais le mélange cornemuse et guitare électrique ça fonctionne toujours aussi bien pour moi !

Nashville Pussy

Nashville Pussy est un groupe de Rock’n Roll américain, qui mélange Hard Rock, Punk et rock sudiste. Formé en 1997, il est composé de Blaine Cartwright (chant, guitare rythmique), Ruyter Suys (guitare solo), Bonnie Buitrago (basse) et Ben Thomas (batterie). Le groupe se fait remarquer par ses textes crus et humoristiques, qui évoquent le sexe, la drogue, l’alcool et la vie sauvage, ainsi que par ses concerts énergiques et divertissants. Influencé par AC/DC, Motörhead, Ramones ou ZZ Top, le groupe a sorti sept albums studio, dont le dernier, Pleased To Eat You, en 2018. Le groupe se revendique comme le sale petit secret du Rock’n Roll !

17 h 00 : le hard rock américain, sentant aussi le psychobilly, de Nashville Pussy se déverse sur la plaine de l’Ain, ils étaient attendus ! La prestation termine à 17 h 46 avec une photo finale avec le public comme il est de coutume désormais.

Setlist de Nashville Pussy :

  • Pussy’s Not a Dirty Word
  • Piece of Ass
  • She’s Got the Drugs
  • Rub It to Death
  • Come On Come On
  • High as Hell
  • The South’s Too Fat to Rise Again
  • Gonna Hitchhike Down to Cincinnati and Kick the Shit Outta Your Drunk Daddy
  • Snake Eyes
  • Testify
  • Struttin’ Cock
  • Go to Hell
  • Til the Meat Falls Off the Bone
  • Go Motherfucker Go

Walls Of Jericho

Walls Of Jericho est un groupe de Metalcore américain formé à Détroit (Michigan) en 1998. Il tire son nom du premier album du groupe de Power Metal allemand Helloween. Le groupe a sorti six albums studio, un EP et une compilation. Leur musique est caractérisée par un son agressif et puissant, qui mélange des influences hardcore, thrash metal et punk avec des riffs de guitare puissants, des lignes de chant mélodiques et des paroles engagées, qui abordent des sujets tels que la politique, la religion, la justice sociale et les droits des femmes.

Walls Of Jericho, c’est Candace Kucsulain (chant), Mike Hasty (guitare), Aaron Ruby (basse et chœurs), Chris Rawson (guitare rythmique) et Dustin Schoenhofer (batterie).

18 h 15 : les Américains de Walls of Jericho démarrent leur set metalcore avec une grosse présence scénique de la chanteuse Candace Kucsulain. Ils rappellent que c’est le dernier show de leur tournée. Le public est remonté à bloc dans la fosse et le groupe leur donne une énergie folle ! Candace fait d’ailleurs un tour dans la fosse. À 19 h 02, c’est la fin de cette prestation.

C’était la première fois que je les voyais, et leur Punk/Metalcore fut là encore une belle découverte pour moi.

Moonspell

Les Portugais de Moonspell ont commencé leur carrière en 1989 sous le nom de Morbid God en jouant du pur Black Metal et ont continué ainsi jusqu’en 1992, date à laquelle ils ont changé de nom pour devenir Moonspell et l’une des voix les plus reconnaissables du métal européen, ajoutant ainsi son propre chapitre portugais à l’histoire de la musique Heavy Metal mondiale.

Bien sûr, Moonspell ne s’est pas contenté de jouer du Black Metal, mais a enrichi son avec des éléments de Gothic Metal, ce qui a montré qu’ils avaient la volonté, mais aussi la capacité, d’expérimenter et d’évoluer tant sur le plan musical que sur le plan des paroles, sans oublier leurs racines.

À 19 h 30, tout pile Moonspell démarre et le chanteur présente le groupe en français « nous sommes Moonspell du Portugal ». L’effort est notable ! Durant le set, il s’adresse plusieurs fois au public à la fois en français, en anglais et un peu portugais. Nous avons eu droit à des titres tels que Extinct, Night Eternal, Breath (until We Are No More) et Alma Mater. Le set Dark Heavy Metal / Goth / Doom prend fin à 20 h 15. Ce n’est pas forcement mon style préféré, mais la prestation fut de qualité !

Sólstafir

La musique islandaise originale est souvent assimilée à l’étrange et magnifique paysage naturel du pays. Une observation aussi plate que vraie. Il est rare que l’on échappe à ce stéréotype, même si l’on s’y efforce.

En ce qui concerne le phénomène Sólstafir, le groupe n’a jamais caché l’importance de la nature islandaise dans sa musique. Le groupe a débuté dans le Black et le Viking Metal en 1995, mais depuis lors, il a évolué de plus en plus vers le Post-Rock et a été de plus en plus influencé par des genres autres que le Heavy Metal d’origine. Le groupe est en constante évolution depuis le premier jour – c’est un groupe progressif au sens propre du terme.

Il est 20 h 50 lorsque c’est au tour de Sólstafir de prendre possession de la scène. C’est calme et assez planant, un peu shoegaze par moment avec ces barbus à la ZZ Top (sauf le batteur). Sur le final, le chanteur, Aðalbjörn « Addi » Tryggvason, est descendu dans le crash et monté sur la barrière pour saluer le public de plus près et à 21 h 46, c’est fin de ce set que j’ai vraiment bien apprécié !

Sepultura

Il va sans dire que la scène Metal mondiale ne serait pas la même sans Sepultura. Depuis 39 ans, maintenant, les icônes brésiliennes ne sont pas seulement un groupe vénéré dans le monde entier ; elles ont été, sont et seront toujours à l’avant-garde du Thrash Metal, ouvrant la voie depuis la sortie de leur légendaire premier album Morbid Visions en 1986. Tout en s’imposant rapidement comme les leaders de la seconde vague de Thrash dès la fin des années 80, ils n’ont, à ce jour, jamais été près de stagner. Quadra, leur dernier vrai opus, sorti le 7 février 2020, est la preuve d’une volonté inébranlable, d’une soif inassouvie et d’une qualité si élevée qu’il est étonnant que ce groupe n’implose pas. En 2022, ils ont sorti SepulQuarta, compilation de reprises d’anciens titres avec différents invités.

À 22 h 19, le tabassage en règle de nos tympans démarre.

Le chanteur porte un t-shirt Coretex Kreuzberg (magasin de disque berlinois mythique spécialisé punk et hardcore).

Le public les attendait ! En effet, la foule s’est amassée jusqu’après la régie.

On note que la dernière chanson est originalement de Max Cavalera, qui sait peut-être qu’il la fera demain avec Soulfly ? 23 h 20 : ils nous adressent un « Merci beaucoup » en français pour la fin du set.

Setlist de Sepultura :

  • Isolation
  • Territory
  • Means to an End
  • Kairos
  • Propaganda
  • Guardians of Earth
  • Ali
  • Dead Embryonic Cells
  • Agony of Defeat
  • Refuse/Resist
  • Arise

Puis :

  • Ratamahatta
  • Roots Bloody Roots

Kreator

Est-ce nécessaire de présenter Kreator ? En effet, le groupe de Trash Metal allemand est l’un des pionniers du genre. Fondé dans les années 1980, il a rapidement imposé son style violent et agressif. Après 20 ans d’activité, Kreator est toujours aussi puissant et continue de déchaîner les foules. Ce soir, c’est la dernière date de la tournée de Kreator !

À minuit, nous n’avons toujours rien et le public s’impatiente un peu ! Mais, à 00 h 03 précise, le rideau tombe enfin et découvre une grosse et somptueuse scénographie. À 00 h 14, nous avons droit à une explosion de serpentins géants et pyrotechnie (que nous découvrirons au fur et à mesure du set) Le chanteur, Mille Petrozza, brandi un drapeau à 00 h 43 : « It’s time to raise « The Flag Of Hate » ! » À 00 h 54, nous avons droit à nouvelle explosion de serpentins et, à 00 h 57, « the final wall of death « est déclenché ! 01 h 00, c’est la fin de la prestation sur de nouvelles flammes. En bande son post concert, nous avons droit à Apocalypticon (de Kreator).

Quel beau final pour ce samedi soir !

Et c’est la fin du deuxième jour ! Rendez-vous demain pour le troisième et dernier jour du SYLAK 2023 !

(Article sur le 3eme jour à paraitre prochainement)

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Olivier

"La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil." - Friedrich Nietzsche