Le concert : Imperial Triumphant – Master Boot Record – Igorrr au Transbordeur comme si vous y étiez !

Nous revoilà, mon camarade Ralph et moi-même au Transbordeur en ce jeudi 16 octobre 2025 pour vous conter une nouvelle soirée de concert, organisé par Sounds Like Hell Productions en accord avec The Link Prod et Doomstar Booking.
Nous rejoignons des amis sur place à 17 h 50 pour une ouverture des portes prévues à 18 h. Le temps de faire la queue, passer la sécurité tout à fait rapide et aimable comme à l’accoutumée dans ce beau lieu de concerts et nous voilà à l’entrée. À la suite d’une petite erreur de communication de notre part avec les organisatrices, nous ne pourrons pas avoir de photos ce soir, vraiment navré.
La soirée
Imperial Triumphant

Imperial Triumphant évolue à la lisière des extrêmes, mêlant Black Metal et Death Metal avec des incursions audacieuses dans le Jazz, la dissonance, et un sens très théâtral de l’esthétique sonore. Leur musique est dense, urbaine et oppressante, souvent construite autour de ruptures rythmiques, de textures inquiétantes et d’ambiances architecturales qui évoquent le tumulte de New York. Le groupe se compose actuellement de Zachary Ilya Ezrin (chant, guitare, orchestrations), Kenny Grohowski à la batterie, et Steve Blanco à la basse, claviers et chant secondaire.
Ce soir Imperial Triumphant a la lourde tâche d’ouvrir la soirée. C’est la deuxième fois que je les vois en quelques mois. La dernière fois était au SYLAK 2025 et je vous avoue que mon expérience n’était malheureusement pas des plus fructueuses ayant été assez peu réceptifs à leur genre musical. Ils ont donc ce soir une deuxième chance pour me faire changer d’avis.
Comme prévu, il est 19 h lorsque, très précisément à l’heure, le groupe arrive sur scène en tenues noire et masques dorés, l’un rappelant la statue de la Liberté, sise à New York, justement, sur backdrop projeté démarrant avec un cartoon Smoking Kills. Il est 19 h 34 lorsque c’est la fin du set.
Le verdict sera rapide : nous avons tenu trois morceaux sur leur Doom Death Jazz expérimental, mais une partie du public déjà bien présent malgré l’heure a très clairement apprécié la prestation et étaient là pour eux au vu du Merch qu’ils portaient. C’est bien là l’essentiel !
Master Boot Record

Si vous savez ce qu’est la scène Warez, IRC et la demoscene je n’ai probablement pas besoin de vous présenter MBR, ni vous expliquer d’où vient ce nom. Pour les autres, Master Boot Record, projet cyber-métallique venu de Rome et mené par l’Italien Victor Love (Vittorio D’Amore) depuis 2016, fusionne Metal et Chiptune tissant un univers cybernétique où les références au rétrogaming, à la programmation et aux systèmes informatiques sont aussi esthétiques que thématiques. Inspiré par l’univers rétro-tech, le nom renvoie au Master Boot Record, premier secteur d’un disque dur, où s’écrit le code qui amorce le démarrage d’un ordinateur. Sur scène, l’œuvre, purement instrumentale, prend corps grâce à une formation où guitares, batterie et dispositifs informatiques (Commodore C64 et Amiga pour les connaisseurs) dialoguent intimement.
Alors que nous avons en bande son de la techno hardcore digne de Thunderdome, pour celles et ceux d’entre vous qui connaissent, il est 20 h 04 lorsqu’ils coupent cette bande son et font le noir sur la scène. Sur la gauche, se trouvent les ordinateurs et les écrans cathodiques, la batterie sur la droite et en fond au centre, ils utilisent là encore le backdrop pour projeter leurs séquences animées. Cela faisait quelques années que j’espérais les voir sur scène et le groupe démarre de la meilleure des façons qui soit avec leur remix de la musique de la cultissime démo Second Reality de future Crew sortie en 1993.
20 h 08 : « We are Master Boot Record and this is Computer Metal ! ». Ils enchaînent avec leur morceau CPU.
20 h 12 : « Anybody knows a videogame called Doom ? » sur laquelle un gros circle pit se déclenche spontanément dans la fosse.
20 h 16 « Thank you ! » et c’est le titre FTP !
20 h 23 : V-Sign, tirée de l’album VIRUS.DOS, sur laquelle nous avons un V rouge de la série éponyme en ascii art en fond.
20 h 29 : WALKER, du même album.
20 h 32 : CLS.NFO
20 h 37 « It’s the last song ! It’s called BAYAREA.BMP using Commodore 64 ! ». Ce dernier morceau prend fin à 20 h 41. Il lance alors des disquettes 3.5″ de jeux crackés dans les années 90s et présente les deux autres membres du groupe, qui le présentent ensuite. Les derniers mots seront : « It’s not a game : It’s fucking computer Metal ! »
Le trio transforme avec magnificence la chiptune en un langage organique dans une expérience à la fois geek et grandiose ! Par ces mots, soyez surs que ce set mêlant Chiptune et bon vieux Heavy m’a absolument ravi ! Le seul reproche que j’aurai à formuler est que ce fut vraiment trop cours malheureusement, mais c’est ainsi…
Setlist Master Boot Record
- CONFIG.SYS
- CPU
- DOOM
- FTP
- VIRUS.DOS
- CLS.NFO
- BAYAREA.BMP
Merci à V de me l’avoir envoyée !
Igorrr

Projet protéiforme du compositeur français Gautier Serre, Igorrr mêle depuis le début des années 2000 Metal extrême, musique baroque, breakcore, opéra et folklore d’Europe de l’Est dans une fusion inclassable. À la fois érudit et furieux, son univers sonore dérange autant qu’il fascine, naviguant entre brutalité numérique, lyrisme déviant et mysticisme absurde. On retrouve Gautier Serre aux machines, Jb Le Bail et Marthe Alexandre au chant, Remi Serafino aux percussions et Martyn Clément pour la partie guitares.
En attendant l’arrivée de la formation, nous avons droit à la bande son le Nocturne N°20 en Do dièse mineur de Frédéric Chopin. La dernière fois que je les ai vus sur scène, c’était le vendredi du Plane’R 2024.
21 h 12 : Des battements cardiaques se font entendre progressivement par-dessus…
21 h 13 : Le noir se fait sur la salle et on entend distinctement une accélération des battements juste avant qu’ils n’ouvrent avec Dæmoni ! Le chanteur a le visage et le corps couvert de noir.
21 h 18 : La chanteuse lyrique arrive sur scène
21 h 20 : De la musique classique avec le titre Nervous Waltz, puis c’est Blastbeat Falafel !
21 h 28 : Downgrade Desert
21 h 32 : ADHD puis ieuD qui prend fin à 39 avec de la flute à bec pour enchainer sur Hollow Tree qui termine à 21 h 42. Ensuite, c’est le noir sur la salle et c’est Polyphonic Rust qui démarre, prenant fin à 21 h 47. Ils enchaînent avec le récent Headbutt qui termine quatre minutes plus tard. La prochaine est le titre Infestis, sorti quant à lui en juin dernier.
21 h 57 : Pure Disproportionate Black and White Nihilism qui prend fin à 22 h 00, suivi du titre Silence.
À 22 h 06 ; de nouveau dans le noir sur des applaudissements fournis, puis début très électro avant de virer Metal Indus, c’est le morceau Viande ! Il prend fin à 22 h 10, enchaîné sur Himalaya Massive Ritual qui prend fin six minutes plus tard. De nouveau, ils font le noir sur le public qui se met à scander « Une autre ! Une autre ! » en tapant des pieds et des mains ! Ils font la lumière sur la salle pour encourager le public a demander ça plus fort encore !
22 h 18 : C’est Very Noise qui démarre le rappel, clairement prévu d’avance, suivi de l’oriental Camel Dancefloor qui prend fin à 22 h 22. Le final sera un morceau mêlant un début jungle pour virer Metal Lyrique : Opus Brain. Il termine à 22 h 28 avec le noir sur la salle avant de se rallumer pour une haie d’honneur finale. Le public scande encore « Une autre », mais nous auront la Sonate pour piano N°2 en Si bémol mineur (dite Marche Funèbre) de Chopin en bande son.
Honnêtement, j’avais un peu d’appréhension avant ce set n’aimant pas forcément tout ce que fait Igorrr. Finalement, j’ai été moi-même surpris de voir passer si agréablement cette prestation d’1 h 20 de communion avec une salle là pour ça ! Il me faut également noter que comme au Plane’R en 2024, le show lumière du Light Designer Nicolas Bernollin fut un régal visuel.
Setlist d’Igorrr
- Daemoni
- Spaghetti Forever
- Nervous Waltz
- Blastbeat Falafel
- Downgrade Desert
- ADHD
- ieuD
- Hollow Tree
- Polyphonic Rust
- HEADBUTT
- Infestis
- Pure Disproportionate Black and White Nihilism
- Silence
- Viande
- Himalaya Massive Ritual
- – Rappel :
- Very Noise
- Camel Dancefloor
- Opus Brain
Remerciements
Nous devons cette belle soirée à celles et ceux qui la préparent dans l’ombre ! Nous tenons donc à remercier les organisatrices de Sounds Like Hell Productions sans qui nous n’aurions pas pu assister à cette soirée. Merci également aux techniciennes, techniciens et évidement aux artistes pour leur engagement scénique ! Et enfin, merci au public d’avoir offert la couleur : Sold Out, ovations, headbangs et frissons partagés !
N’oubliez pas : sans public, pas de spectacle vivant !
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